La Turquie va-t-elle provoquer une guerre mondiale?

Publié par NATION le

Les médias occidentaux n’en parlent que peu mais on est à deux doigts d’une guerre ouverte entre les armées turques et syriennes dans la région d’Idlib.

Les raisons militaires en sont « simples ».

Idlib est le dernier sanctuaire des groupes djihadistes de tous poils et l’armée syrienne vient d’y lancer une offensive majeure visant à éradiquer les groupes terroristes, une bonne fois pour toutes.

Le problème est que l’armée turque, en totale illégalité, a installé en territoire syrien, ce qu’elle appelle des « postes d’observation ». En fait, des camps de soutien logistique aux groupes djihadistes en général et au groupe Hay’at Tahrir Al-Sham (HTS) en particulier. Ces postes servaient aussi de protection aux djihadistes qui s’y repliaient parfois pour échapper aux bombardements syriens.

J’ai écrit à l’imparfait car depuis peu, l’armée arabe syrienne (AAS) ne retient plus ses coups et a bombardé plusieurs positions turques, causant des pertes à l’armée ottomane qui a d’ailleurs riposté.

Du coup, les Turcs ont fait pénétrer à Idlib des dizaines de véhicules blindés, rapidement repeints aux couleurs des djihadistes afin de préparer une contre-offensive. On peut d’ailleurs voir ci-dessous, la photo particulièrement symbolique d’un véhicule blindé M-113 (de fabrication américaine) soutenant un groupe djihadiste, classé « organisation terroriste » par les USA…Certains auraient d’ailleurs été pris pour cible par l’aviation russe. Bref, la situation est confuse et tendue à un point où un embrasement majeur n’est plus à exclure.

Nous venons d ‘évoquer rapidement, la conjoncture militaire. Mais on doit se poser la question de savoir quelles raisons politiques poussent Erdogan à prendre tant de risques…sans oublier l’engagement turc en Lybie.

Et ici, il n’y a pas de liens (directs du moins) avec la question kurde vu qu’Idlib ne fait pas partie du Kurdistan…

D’abord, il y a un véritable impérialisme ottoman qui estime qu’une partie du territoire syrien lui revient. Pour imposer une occupation par milices interposées, il est vital que Ankara protège les groupes djihadistes nassés dans la région d’Idleb.  

Ensuite, il y a une volonté d’Erdogan de devenir une puissance internationale de premier plan. Et il veut que tout accord général sur la Syrie passe par lui.

Il y a aussi la haine d’Erdogan pour le régime syrien du parti Baas. Il faut savoir que l’AKP (le parti d’Erdogan) est en fait l’émanation turque des Frères Musulmans et que ces derniers sont des ennemis de toujours du parti Baas. Pour rappel, ce sont les Frères Musulmans qui sont à l’origine de la révolte en Syrie, même s’ils ont rapidement été dépassés et mis sur la touche par les djihadistes…

Et enfin, il y a sans doute aussi la volonté de l’OTAN que la déstabilisation subsiste en Syrie et pour obtenir cela, il faut garder une poche, une « réserve » d’où les groupes djihadistes pourront continuer une guerre d’usure contre le gouvernement syrien.

A noter que dans ce cas-ci, il s’agit d’un jeu particulièrement dangereux de l’OTAN car par le jeu des alliances, l’organisation atlantique pourrait se retrouver contrainte à intervenir pour soutenir les Turcs. Et se retrouver face-à-face avec la Russie…A moins que ce ne soit justement là, le plan…

Quoi qu’il en soit, NATION estime que :

  • La communauté internationale doit faire pression sur la Turquie pour qu’elle cesse d’occuper illégalement le Nord de la Syrie
  • La même communauté internationale doit également exiger le retrait des troupes turques de Chypre, pays membre de l’Union européenne
  • La Belgique doit quitter l’OTAN afin d’éviter d’être engagé dans des guerres injustes et illégales


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