Siamo tutti nazionalisti !

Publié par NATION le

Voici une interview donnée par Hervé Van Laethem à un site d’info italien. Interview sollicitée suite à sa participation au Forum international de Saint Petersbourg. On joint la traduction de cette interview. En plus, ça fera plaisir à tous ceux, en particulier chez nos adversaires, à qui Hervé semblait manquer lol.

Alors Hervé, j’aimerais tout d’abord vous demander de nous parler de NATION, le mouvement politique qui a participé le 12 septembre à Saint-Pétersbourg à un forum anti-mondialiste, lequel a conduit à la création d’une ligue internationale de souverainistes.

NATION est né il y a 26 ans, au mois de septembre. Nous avons célébré cet anniversaire justement à Saint-Pétersbourg. C’est un mouvement qui se voulait national-révolutionnaire, de “troisième voie” comme on disait, et qui a toujours cherché à se positionner selon trois axes : la formation, l’activisme et aussi l’électoralisme, si nécessaire.

Pour nous, il est important d’avoir ces trois piliers pour mener au mieux un combat politique.
En termes de formation et d’activisme, cela a toujours bien fonctionné. Sur le plan électoral, les résultats ont été moyens : les meilleurs ont été entre 3 et 5 %, mais en Belgique, avec les règles électorales, on n’obtient pas de visibilité si l’on ne dépasse pas au moins les 5 %. Mais pour nous, c’était secondaire. Participer servait à faire parler de nous, à recruter des personnes, à les former, et à montrer qu’il existe autre chose au-delà des élections. Nous avons participé à de nombreuses activités, nous avons souvent fait la une des journaux, il y a eu des hauts et des bas. Honnêtement, depuis 2022, nous étions un peu en attente, à l’arrêt, mais depuis quelques semaines, quelques mois, nous reprenons du mouvement.

Juste une chose pour le public italien : vous êtes surtout actifs dans la partie francophone de la Belgique, n’est-ce pas ? Bruxelles et la Wallonie ?

Oui, exactement. À Bruxelles et en Wallonie.
À un certain moment, nous avons aussi collaboré avec des mouvements radicaux flamands, mais aujourd’hui ils n’existent presque plus. Le parti populiste Vlaams Belang contrôle presque tout, et il s’est beaucoup éloigné de nos idées ; donc, il devient difficile d’avoir des relations avec eux.

Ils sont devenus un peu comme le Rassemblement National en France, peut-être ?

Oui, on peut faire ce parallèle. Même si Marine Le Pen, sur le plan économique, a un programme un peu à gauche, tandis qu’eux sont très libéraux, en plus d’être très à droite, très pro-sionistes.

Bruxelles comme symbole ? Juste une chose avant d’aborder l’expérience russe : vous avez votre siège à Bruxelles, qui est une ville particulière, car elle abrite les grandes institutions européennes, les palais de la bureaucratie européenne. Et en même temps, c’est peut-être la ville la plus submergée par l’immigration de masse en Europe. C’est un peu une ville symbole du processus de perte des identités européennes : d’un côté, l’immigration qui submerge les villes, de l’autre, le centre du pouvoir supranational qui dirige les politiques européennes.
Comment vivez-vous votre expérience politique identitaire dans une ville comme Bruxelles ?

L’exemple que vous me donnez me fait penser à Washington, aux États-Unis. Il y a la ville de Washington et puis Washington DC, où se trouvent toutes les institutions, c’est hyper-sécurisé, très “blanc”, tandis que tout autour est dangereux et très multiculturel.

À Bruxelles, c’est plus ou moins pareil : il y a le quartier européen, où se trouvent les institutions, c’est sûr et très bourgeois, dans tous les sens négatifs du terme. Et puis il y a le reste de la ville, qui est devenue multiculturelle. Il est clair que la majorité de la population de Bruxelles n’est plus européenne.
C’est un symbole terrible du combat identitaire.

Il y a cinquante ans, les nationalistes flamands manifestaient à Bruxelles pour préserver l’identité flamande, qui était submergée par les francophones. Aujourd’hui, il n’y a presque plus de Flamands à Bruxelles, et même les francophones belges sont de moins en moins nombreux. Bruxelles est l’un des pires exemples que l’on puisse donner, oui, en effet.

Expérience à Saint-Pétersbourg. Pour en venir à la Russie : comment avez-vous trouvé Saint-Pétersbourg, simplement en tant que ville, comme grande ville russe, ancienne capitale de l’Empire russe, deuxième ville du pays ?

Certains nous disent : « Oui, mais le problème, c’est que la Russie n’est pas vraiment l’Europe. »
Moi, dans les rues de Saint-Pétersbourg, je me suis senti plus en Europe que dans les rues de Bruxelles ou de Paris. C’est important de le dire car certaines critiques venant d’une certaine droite accusent la Russie d’être multiculturelle, multiraciale…

Mais vous nous dites que l’on n’a pas cette impression en se promenant dans les rues d’une ville comme Saint-Pétersbourg, n’est-ce pas ?

Du moins pour l’instant, oui. Il est clair que la Russie est un cas particulier. C’est un ancien empire.
Ils ont, dans le sud, des régions comme le Daghestan, l’Ossétie du Nord, etc., où vivent des personnes d’origine non européenne. Mais il y a tout de même une grande différence avec l’Europe occidentale : ces personnes sont considérées comme des citoyens russes, car historiquement intégrées à l’empire. Et ensuite, les villes russes sont sûres. De plus, troisièmement, si vous voyez ce que je veux dire, chacun reste à sa place. C’est très différent !

Parfois, certains pays, en raison de leur histoire, ne peuvent pas éviter que leur société devienne « multi-quelque chose ». Mais en attendant, les choses restent à leur place. C’est très différent de l’Europe.
Et surtout, les personnes qui sont là viennent des anciennes républiques soviétiques. Ce ne sont pas des immigrés. Il n’y a pas des millions de clandestins qui entrent chaque année en Russie, croyez-moi. Ce n’est pas facile d’y entrer. C’est très différent.

Rapport au passé soviétique. Une autre critique adressée à la Russie de Poutine aujourd’hui est celle d’être une puissance peut-être néo-soviétique, de promouvoir la glorification du 9 mai, les drapeaux de l’Armée rouge, etc.
Et pourtant, à Saint-Pétersbourg, vous avez participé à une procession de la Croix en l’honneur de Saint Alexandre Nevski. Avez-vous ressenti une nostalgie de la période soviétique en Russie ? Quel rapport avez-vous perçu entre le peuple russe et le passé communiste lors de ce type d’événement ?

Comme je l’ai dit à mon retour, le communisme n’est plus du tout au pouvoir. C’est évident !
Maintenant, pour être honnête, je pense qu’ils ont conservé une certaine nostalgie de l’Empire russe.
Et quand on utilise le terme “Empire soviétique”, ce n’est pas dans le sens du communisme, mais dans le sens où la Russie était plus grande, avait plus de domination, etc.

Je pense que si, au cours des 25 dernières années, l’OTAN et l’Union européenne n’avaient pas cherché à encercler la Russie, à l’affaiblir, sans changer le régime, aujourd’hui la Russie aurait mis tout cela de côté.
À partir du moment où elle s’est sentie encerclée et menacée, elle a repris certaines habitudes. Maintenant, que des soldats russes agissent aujourd’hui sous des drapeaux rouges, je pense que c’est davantage par nostalgie militaire que par nostalgie soviétique. Ces drapeaux, franchement, je pourrais m’en passer !

Je ne suis pas ici pour défendre le régime de Poutine. Ce n’était pas un rassemblement de soutien à lui.
D’ailleurs, le forum ne parlait même pas de la guerre en Ukraine, ni des opérations militaires. Que le régime de Poutine soit parfait ? Je ne connais pas de régimes parfaits. Mais aujourd’hui, je pense que, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, c’est l’une des rares forces capables de s’opposer au mondialisme.

Objectifs de la conférence de Saint-Pétersbourg
Quel était le but de la participation de NATION à la conférence de Saint-Pétersbourg ?

Je pense que ce forum n’était que la conclusion d’une série de rencontres et de discussions entre diverses organisations nationalistes qui cherchaient un moyen efficace de combattre le mondialisme.
Les forces mondialistes sont très puissantes : en termes de propagande, de médias, d’influence, de ressources.

Il est apparu que l’un des moyens les plus efficaces est de travailler en coordination avec tous ceux qui, non seulement en Europe, mais aussi ailleurs dans le monde — en Afrique du Sud, par exemple — sont très actifs. C’était le premier objectif.

Le second : nous avons une cohérence. On peut nous critiquer sur beaucoup de choses, mais pas sur le fait de changer constamment d’avis. Il y a vingt ans, moi et d’autres avions organisé une conférence à Bruxelles avec Aleksandr Douguine. Vingt ans plus tard, je me retrouve à Saint-Pétersbourg avec Aleksandr Douguine. Cela ne signifie pas que NATION est resté figé, mais que déjà il y a vingt ans, nous avions compris que la Russie, n’étant plus communiste, pouvait avoir un intérêt à dialoguer avec l’Europe. Pas pour revenir à la Guerre froide, qui a surtout servi aux Américains pour s’imposer en Europe de l’Est et dans le monde, au nom de l’anticommunisme.

Le communisme a été un danger, certes, mais cela n’a pas empêché les Américains de négocier souvent avec les communistes et de ne jamais vraiment chercher à les détruire, sauf lorsqu’ils étaient en Amérique latine, qui était l’ “arrière-cour” des Américains.

Conclusion et position personnelle


Il y a vingt ans, nous avions compris qu’il fallait chercher des terrains d’entente avec la Russie, car cela allait de soi. Aujourd’hui, c’est encore plus vrai : certaines forces veulent nous pousser dans une guerre non pas pour des valeurs humaines, mais pour des raisons économiques, de croissance, de financement, pour enrichir le complexe militaro-industriel — et cela, nous ne le voulons pas.

Nous n’avons aucun problème à dialoguer avec qui que ce soit. Nous n’avons rien contre le peuple ukrainien, mais nous ne validons pas certaines choses et, comme je l’ai dit, nous n’étions pas là pour dire que Poutine est une superstar. Mais je tiens à dire que je ne serai jamais dans le camp d’Ursula von der Leyen, de Macron ou de Bernard-Henri Lévy. Ça, c’est certain !

La Ligue Internationale des Souverainistes
Dernière question : la conférence s’est conclue par la création de la Ligue Internationale des Souverainistes. Quels sont les objectifs de cette Ligue ? Comment voyez-vous la participation de NATION ?

Je pense que le premier objectif est de contrer le récit dominant dans les pays occidentaux. NATION et les autres organisations doivent servir à cela : diffuser une autre voix ! Nous ne prétendons pas détenir la vérité absolue, mais il faut dire : « Attention, les choses ne sont pas telles qu’on vous les raconte. »

Ensuite, avec l’expérience, il faut commencer à se coordonner, à échanger des informations publiques.

Salutation au public italien
Dernière chose pour conclure : un salut au public italien ?

Je suis allé souvent en Italie. J’ai connu tous les aspects du nationalisme et du militantisme italien.
J’ai toujours admiré le niveau culturel et l’engagement.

Depuis six ans, notre camp de formation s’appelle Campo Hobbit, en hommage aux camps Hobbit italiens des années 80, qui réunissaient des centaines de personnes. C’est une formation politique, mais aussi culturelle.

Quand je vois les artistes italiens, comme les Figli del Vento et d’autres groupes… Ils sont doués.
C’est cela qui fait que, malgré tout, il y a encore des militants nationaux-révolutionnaires en Italie.
Parce que ce n’est pas seulement un engagement politique, mais aussi culturel — et cela est important.
Et c’est pour cela, évidemment, que cela constitue un élément particulier de cette mentalité présente en Italie, qui est encore bien vivante dans de nombreux groupes, heureusement.


1 commentaire

Alberto da Giussano · 17 octobre 2025 à 9 h 24 min

Grazie Hervé !

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