Un peu de géopolitique : Comprendre autrement le conflit syrien !
On tente le plus souvent à faire croire, que le conflit syrien serait une guerre civile menée par des opposants au régime de Bachar Al-Assad, or, rien n’est plus faux, même si quelques 25 % des syriens, principalement musulmans salafistes, veulent renverser le président Syrien et, instaurer un régime islamique .
La Syrie occupe au Proche Orient, une situation unique au croisement de plusieurs gisements d’hydrocarbure, et bien évidemment, cela intéresse les américains et leurs complices arabes et européens.
Il y a ce que l’on appelle la « Stratégie des quatre mers », et dans ce processus, la Syrie est incontournable sur le marché de l’énergie. La Syrie fait le lien entre la mer Méditerranée, la mer Caspienne, la mer Noire et le Golfe. Lorsque l’on connecte ces quatre mers, non seulement la Syrie est importante au Moyen-Orient, mais elle devient quasi le centre du monde ! La Syrie est un centre de transit pour le gaz et le pétrole de TOUTE la région !! Et c’était le but de Bachar Al-Assad, qui avait jusqu’en 2009, rencontré les responsables de tous les pays intéressés par son idée, dont l’Arabie Saoudite, la Turquie, l’Iran, l’Irak et le Qatar. En 2011, Damas a fait son choix, et signe avec Téhéran (Iran), un projet de gazoduc qui partira d’Iran, traversant l’Irak pour arriver en Syrie, avec à la clé, l’exportation de gaz vers l’Europe, à partir du littoral Syrien.
Cela a changé la donne régionale, car le gaz iranien sera exporté sans avoir à passer par la Turquie, au grand dam des autorités turques, qui y perdent des millions de dollars d’intérêts de passage … Idem pour l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui prennent très mal cette décision Iran-Syrie, car cela concurrence leurs propres livraisons de pétrole …
Et c’est ainsi, que Bachar Al-Assad devint du jour au lendemain, la bête immonde, l’homme à abattre ou, le « problème à éliminer d’urgence » . Ainsi, bizarrement, c’est en 2011, peu après la signature de ce projet, que commence la « rébellion syrienne », qui ferait suite aux faux « printemps arabes » précédents. Cette pseudo révolte monte en puissance, en combat meurtriers, et arrivent alors d’un peu partout, du Proche et Moyen Orient, mais aussi d’Europe, des islamistes-djihadistes, dont on sait aujourd’hui, par qui ils sont financés … D’une part on fait croire que le but est de destituer Bachar Al-Assad, alors que la réalité est d’instaurer un Etat islamique, les combattants de l’EI étant majoritaires sur le terrain et dans les villes conquises .
Et enfin, l’autre réalité, c’est qu’il s’agit, et sous le couvert de mensonges, d’une guerre de l’énergie. Cela est facilement reconnaissable aux alliances « anti-Bachar » et à celles « pro-Bachar », où l’on voit clairement la corrélation avec les enjeux énergétiques. Dès lors, l’Arabie Saoudite et le Qatar, aidé sous cape par la Turquie et les USA, financent et arment les « rebelles » et par la même occasion, la majorité djihadiste . De nombreuses recherches géologiques, ont montrée que la Méditerranée orientale et les eaux territoriales de la Syrie, cachent dans ses profondeurs d’immenses réserves de gaz naturel. Voilà une des pistes de cette affaire .
Quand aux USA, et leur parti-pris contre Bachar Al-Assad, il résulte également d’intérêts divers : La Syrie et son régime actuel qui résiste et qui est épaulé par la Russie est la dernière carte à abattre avant l’Iran, pour renforcer et montrer leur hégémonie unilatérale sur le monde. Et leurs complices turcs, arabes et européens sont bloqués par l’intervention russe et pour couronner le tout, les USA n’ont aucun contrôle des gazoducs qui passent par la Syrie, et comme ces complices toussent lorsque l’Amérique à un rhume, ils ne sont pas sorti de l’auberge … Voilà l’autre piste de cette affaire. C’est de suite plus clair non ?
Jean-Pierre Demol
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