Les tragiques événements de Syrie ne peuvent et ne doivent laisser les nationalistes d’Europe indifférents. Car il s’agit ici non seulement de la chute d’un régime social, nationaliste et laïc mais aussi la prise du pouvoir par les djihadistes.

S’en plaindre est une chose, en expliquer les raisons et parler des risques que cela entraîne en est une autre.

C’est pour cela que nous vous livrons ce texte, largement inspirés d’éléments publiés par 3 personnes qui s’y connaissent et qui sont fort bien informées sur le sujet : Yvan Benedetti, Frédéric Chatillon et Jean-Eudes Gannat

Événements inattendus

Alors que l’armée syrienne avait libéré une grade partie de la Syrie de la présence des djihadistes, cette armée a disparu en 1 semaine, ne menant pas le moindre réel combat contre les groupes islamistes. Les milices loyales au parti Baas (le parti nationaliste au pouvoir) qui avaient aussi combattu pendant la guerre civile ont, elles aussi, été invisibles.

Bachar, qui avait fait preuve d’une rare combativité pendant la dizaine d’années de guerre civile qui a martyrisé la Syrie, a finalement cédé.

Comment est-ce arrivé ?

Étranglement économique

L’économie du pays était exsangue financièrement suite aux sanctions internationales.

Depuis 2019, les USA bloquaient par une série de mesures, les importations de biens essentiels comme la nourriture, l’énergie et les fournitures médicales de base vers la Syrie.

Les Etats-Unis et des groupes kurdes alliés ont occupé les champs pétroliers syriens et donc le gouvernement légitime n’avait plus accès aux revenus du pétrole.

Les USA faisaient aussi passer clandestinement des céréales en provenance de régions syriennes illégalement occupées.

Tout cela a mis les autorités dans uen situation économique très difficile.

Le rôle des alliés de la Syrie

Les jouets islamistes de l’OTAN mondialiste ont aussi profité de l’affaiblissement de l’allié russe, tout occupé en Ukraine, du Hezbollah libanais et des Iraniens, engagés dans un combat acharné au Liban et harcelés par des raids incessants de l’aviation israélienne sur le sol syrien.

Notons aussi le jeu suspect de la Russie qui depuis de longs mois toléraient les attaques aériennes israéliennes sur la Syrie alors que les Russes y possèdent une DCA importante pour protéger ses bases. Russie qui entretient des relations discrètes et assez privilégiées avec Israël.

Il est à penser que les Russes ont du aussi participer à la manœuvre de changement de régime…la preuve en est l’exfiltration de Bachar en Russie qui ne s’est certainement pas déroulée par surprise.

Problèmes internes

Il y a clairement eu un accord, malsain, avec une partie de l’état syrien, de transférer le pouvoir aux forces islamistes soutenues par la Turquie et tolérées par les USA. Même le parti Baas semble avoir participer à cette manœuvre.

Sans doute qu’après avoir gagné la guerre en 2016-2017, Bachar avait eu des difficultés de gouverner son pays, de le désempêtrer du chaos tribal et des embargos occidentaux, de se refaire aimer de son peuple éprouvé par les millions d’exils et les dizaines de milliers de morts.

Et certains généraux et dirigeants du part Baas ont commencé à penser à leur avenir et ont sans doute été approchés et achetés par les Turcs et/ou les Américains.

Comme quoi, il faut toujours garder et/ou imposer l’idéal révolutionnaire aux partis qui l’étaient à leur création !

Un plan prévu de longue date ?

Israël aurait-il utilisé l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, dont il semble qu’il en avait eu connaissance, pour dérouler un plan d’action prévu de longue date visant à prendre le contrôle de l’ensemble du Moyen Orient ?

La Syrie était un problème pour Israël car elle était devenue la voie du ravitaillement d’Iran vers le Hezbollah. Et pour contrer cela, les Israéliens sont prêts à tolérer une Syrie aux mains des anciens d’Al Qaida…qu’ils ont d’ailleurs soutenus tout au long de la guerre civile syrienne.

D’une certaine manière, s’il y avait un avant poste de l’Occident au Proche-Orient comme nous l’ont rabâché les soutiens hystériques de Netanyahu, c’était bien la Syrie ! Syrie que le même Netanyahu aura tout fait pour détruire…

Il va de soi que les USA ont certainement aussi beaucoup œuvré à la destruction de l’un des derniers états nationalistes de la région.

Quelques rappels sur ce qu’était la Syrie

En Syrie, les soins de santé publique et l’enseignement étaient gratuits.

Damas était une capitale aussi développée qu’un pays occidental des années 70.On y croisait moins de femmes voilées que dans certains départements français,

Les services publics fonctionnaient tant bien que mal malgré la guerre, et si l’on exceptait le droit de critiquer le régime, les Syriens semblaient jouir, dans leurs vies privées, d’un certain nombre de libertés qui tendent à s’amenuiser chez nous.

Il y avait aussi une cohabitation d’une myriade de communautés qui se seraient probablement entre-tuées s’il n’y avait pas eu le régime de Bachar

Conclusions

Assad emporte avec lui le rêve du nationalisme arabe et socialiste, clôturant là-bas le XXème siècle dont l’une des inventions et marque de fabrique fut l’idéologie, pour rentrer de plein pied au XXIème qui sera, sans doute, un siècle tribal et religieux.

Probablement et malheureusement sont apparus en Syrie les ressorts psychologiques et tous les facteurs qui expliquent la fin de l’Europe depuis 1945 : vassalisation des acteurs aux Russes ou aux Américains, démographie sunnite, corruption, jeu pervers d’Israël, volonté de puissance turque, tribalisme etc.

Applaudir l’arrivée au pouvoir des islamistes radicaux démontre que nombre de nos dirigeants sont hypocrites, menteurs et surtout en accord avec les plans des dirigeants occidentaux et israéliens.

Mais sachons-le : c’est un désastre absolu pour toute la région. Et probablement aussi pour l’Europe.

Les conséquences de cette folie sont déjà visibles et elles ne feront que s’aggraver.

A cause des mondialistes, les chrétiens, les femmes, les chiites, les alaouites et tous ceux qui refusent de se plier à la charia vont subir la répression djihadiste. Et le chaos ne s’arrêtera pas là ! En détruisant la Syrie, et avec elle, tout l’équilibre régional, on a ouvert une nouvelle boite à Pandore (comme en Irak et en Libye) . La Syrie deviendra sans doute bientôt la base arrière des pires groupes terroristes que cette planète ait connu.

Les mondialistes ont littéralement ouvert les portes de l’enfer. Et cet enfer ne s’arrêtera pas à la Syrie. Les prochains sur la liste ? Le Liban, puis d’autres encore. Et très bientôt, notre Europe…

Car probablement, très bientôt, les Occidentaux seront obligés de regarder en face le monstre que leurs dirigeants ont contribué à libérer. Ce jour-là, il sera trop tard pour pleurer !